Article publié dans Maine&Loire magazine de mars 2019
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Oops, an error occurred! Code: 20241121093824ea300c55Les génisses qui paissent dans les prairies du château du Plessis-Macé se soucient sans doute peu de l’intérêt du site qui les entoure. Pourtant, ce parc de 40 hectares a fait l’objet d’une attention toute particulière ces derniers temps. Le ruisseau, qui traverse champs, mares et haies bocagères, a retrouvé un visage « naturel ». Il serpente à son aise, paré de pierres et de végétaux. Il y a 18 mois encore, c’était un canal de deux mètres de profondeur sur trois mètres de largeur qui fendait les prairies en ligne droite : le cours d’eau originel, recalibré et creusé par la main de l’homme d’année en année, avait peu à peu perdu sa capacité à épurer les eaux. Il a donc été décidé de le « renaturer » en lui redonnant ses caractéristiques et sa fonction initiale. Depuis, les équipes du Département surveillent son évolution de près : suivi photographique, contrôle de la qualité de l’eau et inventaires écologiques sont réalisés régulièrement.
Scruté, le parc du château du Plessis-Macé l’est car il n’est pas un lieu comme les autres : il appartient aux 89 espaces naturels sensibles (ENS) que compte le département. De la vallée de la Loire aux emblématiques Basses vallées angevines, ces sites extraordinaires sont particulièrement chouchoutés, car ils peuvent être soumis à des enjeux ou à une menace extérieure, alors même qu’ils présentent un intérêt majeur sur le plan naturel, paysager, géologique ou écologique. Ces perles rares couvrent 72 300 hectares en Maine-et-Loire, soit 10 % du territoire.
Préserver et gérer les sites
Les ENS du département sont classés en six grandes familles de paysages : rivières et vallées alluviales, étangs, marais et tourbières, bois et forêts, complexes bocagers, pelouses et landes sèches et plaines agricoles méridionales. Étangs et forêts de Chanveaux, Plaines des douces, Vallée de l’Èvre, Tourbières et ruisseau des Loges… Chacun abrite une faune et une flore exceptionnelles, dont l’élégante fritillaire pintade et le râle des genêts sont devenus les symboles. À titre d’exemple, La Morosière à Chemillé-en-Anjou, qui vient de rejoindre la famille des ENS, dénombre pas moins de 88 sortes de champignons. Le parc de l’Isle Briand recense à lui seul 16 des 21 espèces de chiroptères présentes dans la région. Des espèces parfois très rares, qu’il faut impérativement protéger contre les menaces qui planent sur la biodiversité. Et vite : en moyenne 1,4 espèce floristique disparaît chaque année en Maine-et-Loire en raison de l’artificialisation des sols, de l’invasion d’espèces exotiques…
infographie des ENS en Maine-et-Loire
La collectivité, engagée dans une politique de préservation des ENS depuis 1989, a saisi l’urgence de la situation et confirmé son implication à l’égard de ces espaces extraordinaires en soutenant la sauvegarde et la restauration des milieux naturels sensibles. Plus d’1,4 million d’arbres et arbustes ont ainsi été plantés en 20 ans pour conserver et restaurer le bocage. Depuis 2012, la politique départementale en faveur des ENS est menée grâce à une taxe prélevée sur les permis de construire. Cette ressource budgétaire permet notamment de soutenir les collectivités souhaitant acquérir des parcelles « naturelles » dans le but de contribuer à leur préservation. Le Département collabore également avec de nombreux partenaires associatifs locaux reconnus pour leur engagement en faveur de l’environnement. Sur le terrain, les agriculteurs sont également des alliés au quotidien, comme au Plessis-Macé, où quatre éleveurs du village bénéficient d’une mise à disposition des prairies, et participent à la bonne gestion du site.
Faire connaître à tous les publics
Ces actions se conjuguent à d’autres menées auprès du grand public. Parmi les 89 ENS classés, 87 % sont accessibles à tous (le reste est situé sur des domaines privés ou fermés pour préserver le milieu naturel). Comme au Plessis-Macé, au marais d’Andard ou dans la forêt d’Ombrée, de plus en plus de sites sont dotés de sentiers pédagogiques, balisés de panneaux qui permettent d’apprivoiser le milieu et ses habitants. Dans cette optique de sensibilisation et de valorisation des ENS, le Département a initié, depuis l’année dernière, une kyrielle d’activités au coeur des sites avec ses partenaires : les Rendez-vous Nature en Anjou. Chaque promeneur peut ainsi faire connaissance avec un espace d’exception à sa porte. Et s’il sait se montrer discret et garder les yeux grands ouverts, il pourra peut-être admirer le vol d’un Busard cendré ou la finesse d’une Osmonde royale (ou fougère fleurie).
140 animations au programme
Découvrir les vertus des plantes médicinales, observer les oiseaux de nuit sur le domaine de l’Isle-Briand, peindre les bords de Loire, descendre les Basses vallées angevines en canoë, se laisser bercer par des « amuseurs d’arbres » lors d’un conte musical, jouer les détectives pour pister les trésors de la biodiversité… Pour la deuxième année, le Département propose un riche panel de Rendez-vous Nature, entièrement gratuits en lien avec une vingtaine de partenaires, afin de mieux connaître et comprendre les espaces naturels sensibles. La centaine d’animations sélectionnée pour l’édition 2019, de mars à novembre, mêle sport, balade, art, science, patrimoine et végétal. De quoi passer les prochains mois en pleine nature !