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Fabrice Amedeo, l'appel de la mer

© Bertrand Béchard
  • Portrait

Ancien journaliste, le Segréen prend le départ de son 3e Vendée Globe, le 10 novembre prochain. Une course autour du monde que le marin considère au moins autant comme un engagement pour la préservation de l’océan que comme une compétition.

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Article paru dans le n°10 d'Anjou le Mag, novembre 2024.

Vendredi 13 septembre, port de Lorient. Dans le vaste hangar, sous la coque encore en travaux de l’Ocean Calling - un bateau pédagogique bientôt acheminé au village départ du Vendée Globe - les rations alimentaires sont alignées en bon ordre. Lyophilisés ou sous vide, elles constitueront l’essentiel des provisions de Fabrice Amedeo une fois en mer. « Elles sont arrivées ce matin », explique le skipper français. « Les voir là, ça permet de commencer vraiment à se projeter sur la mesure du défi qui se présente ». Dans deux mois à peine, le natif du Segréen relèvera pour la troisième fois l’un des défis ultimes de la voile : le Vendée Globe. La course au large autour du monde, en solitaire et sans assistance, réunit tous les quatre ans la fine fleur des voiliers monocoques. Bien loin des bords de l’Oudon et de Saint-Gemmes d’Andigné, là où Fabrice Amedeo a grandi et passé son bac. « J’ai été amariné très vite », tempère-t-il.

« Tous les week-ends, on filait en famille entre la rivière du Penerf et le port du Crouesty pour aller naviguer. Dans la cabine de navigation, je dessinais le bateau dans lequel je ferai un jour le tour du monde ! »

Si l’appel de la mer est déjà là, c’est vers le journalisme que s’oriente le parcours du jeune homme : diplômé de Sciences-Po, il rejoint la rédaction du Figaro en 2003. Il y travaillera jusqu’en 2017, quittant le métier quelques jours après avoir bouclé son premier Vendée Globe. « J’ai toujours été tiraillé entre le fait de partir en mer et l’exercice de mon métier, se rappelle-t-il. Mais gérer les projets de navigation et les projets professionnels en même temps, c’est impossible ». Devenu « juste marin » au mitan des années 2010, Fabrice Amedeo comprend que le volet compétition de la course au large ne lui suffira pas. « On a très vite fait le tour de son nombril », image-t-il.  Aussi, avec des compagnons de route comme le navigateur Boris Hermann, il décide de s’engager à sa manière dans la préservation des océans. Dans la continuité du projet Ocean Calling, entrepris dès 2019, son IMOCA Nexans-WeWise sera équipé de capteurs permettant à des laboratoires scientifiques partenaires d’analyser différents facteurs : température et salinité des eaux, présence des micro-plastiques dans l’océan et inventaire du vivant.

Fabrice Amedeo va aussi « essayer de faire ce tour du monde à la voile sans recourir aux énergies fossiles. » Ajoutez à cela le livret pédagogique L’écho des océans, « anglé sur la transition énergétique, qui permet de s’inscrire dans la durée » et vous aurez le portrait robot d’un marin en quête de sens plus que de victoire. Pourtant, le voir sur la ligne de départ du Vendée Globe est déjà « une magnifique performance et une réussite ». Il y a deux ans, alors qu’il disputait La Route du Rhum - un autre monument de la course au large - Fabrice Amedeo échappe de peu au drame : son monocoque prend feu après une explosion et il se réfugie dans son bateau de survie. « Je me rappelle chaque seconde mais ça n’est pas quelque chose qui me fragilise. » Et pour une bonne raison : « J’ai demandé à ma femme et mes trois enfants l’autorisation de continuer la course au large. » Permission accordée.

Son Anjou préféré

Biographie

Biographie

  • 1978 : naissance puis enfance dans le Segréen.
  • 2003 : intègre Le Figaro en tant que journaliste.
  • 2010 : première transatlantique en solitaire.
  • 2016 : premier Vendée Globe. Quitte le journalisme.
  • 2024 : prend le départ de son 3e Vendée Globe.
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