Article paru dans le n°7 d'Anjou le Mag, avril 2024
Dix mètres carrés à peine, deux tables, des chaises, un tableau blanc et une cafetière. Dans les entrailles de la salle Jean-Bouin (Angers), c’est jour de repos pour l’UFAB 49. Pourtant, dans le bureau du staff technique, ça cogite sévère : la veille, les filles se sont inclinées contre Landernau (Finistère), un concurrent direct dans la course au maintien au plus haut niveau français ; alors les congés attendront. « Ce métier m’épuise », souffle Aurélie Bonnan. En face d’elle, son assistant Marius Blanchard esquisse un sourire. « C’est plus énergivore que quand j’étais joueuse », tranche-t-elle de sa voix grave. Et la coach angevine sait de quoi elle parle : pendant vingt ans, elle a arpenté « en guerrière » les salles de basket de l’Hexagone et du continent, de Tarbes à Nantes, en passant par Mondeville ou Salamanque ou Lattes-Montpellier.
Aujourd’hui encore, elle reste la meilleure rebondeuse de l’histoire du championnat de France. Une statistique qui en dit long sur le personnage. Entière et généreuse, Aurélie Bonnan considère qu’une équipe ressemble à celle qui l’entraîne, « en termes de valeurs.»
Si elle a mis du temps à accepter « que ça n’était pas les résultats sportifs qui te définissent en tant qu’entraîneur », la coach assume depuis toujours « ne pas avoir de plan de carrière » et fonctionne « à l’humain. Je n’ai pas besoin d’avoir de projets à long terme pour être épanouie dans ma vie », poursuit-elle.
Pour cela, il y a la sphère privée, les bonnes tablées avec les amis et sa belle-famille. Il y a surtout les Landes – un évident 40 s’affiche sur la plaque d’immatriculation de sa nouvelle voiture - et les siens : ses parents qui l’ont laissé partir à Tarbes, adolescente, pour la laisser tenter sa chance dans un sport « commencé par hasard » ; son village, Parentis-en-Born « dont je ne manquerais la feria sous aucun prétexte. J’y emmenais mes coéquipières tenir la bodega du club ». Aurélie Bonnan a aimé son enfance faite de sport, de pêche et de cabanes. De Tours de France, aussi, à suivre les étapes pyrénéennes « avec mon père et mon grand-père ». Une passion cristallisée aujourd’hui autour d’un nom : Romain Bardet, l’un des meilleurs cyclistes français de la dernière décennie. « Je suis fada de Romain Bardet », assure-t-elle. « Pour moi, en matière d’éthique de travail et de classe, c’est le champion ultime ». Parole d’experte.
Son Anjou préféré
Salle Jean-Bouin
« J’y passe beaucoup de temps. Avec mon assistant, Marius, on a un petit bureau, mais on s’y sent très bien. C’est un cocon. »
Belle-Beille
« Le quartier où je vais chaque dimanche ou presque, chez mes beaux-parents. C’est synonyme de chouettes moments. »
Les 400 Coups
« J’aime beaucoup le côté cinéma de quartier. Je n’y vais pas assez souvent mais j’apprécie vraiment aller y voir des films. »
Biographie
Biographie
- 1983 : naissance dans les Landes (40)
- 1998 : premier match pro contre Calais, avec le club de Tarbes
- 2003 : rejoint le club de Mondeville (14)
- 2011 : record de rebonds (20) en carrière
- 2022 : rejoint l’UFAB 49, en tant qu’entraîneur