François Gay, le vivant en héritage

Article paru dans le n°2 d'Anjou le Mag, mars 2023

L’histoire tient en trois panneaux plantés entre le canyon des léopards et l’espace dédié aux pandas roux. Ils représentent Louis Gay, fondateur du zoo des Minières en 1961, son fils Pierre – grand artisan de l’engagement du Bioparc dans la protection de la nature - et son petit-fils François, le directeur actuel. Sous son visage souriant, une photo retient l’attention : elle figure en noir et blanc une girafe embrassant un adolescent.

« La notion de sécurité n’est plus la même, ni celle du bien-être animal », détaille François Gay. « On n’imprègne plus un animal, sans quoi il ne se reconnaît plus dans sa propre espèce. » Plus de trois décennies ont passé ; les traits ont à peine changé, l’époque beaucoup plus. À bientôt 50 ans, le directeur du Bioparc perpétue un riche héritage familial. Pour François, la question posée a plus été le « comment ? », que le « quand ? ». Du « jardin fantastique » de son enfance, il a fallu faire un métier. Passionné par le dessin, élève des Beaux-Arts, le jeune homme s’est révélé à l’École nationale de la nature et du paysage à Blois : « J’ai saisi là-bas comment utiliser l’imagination pour créer un espace utile au vivant. »

Avec sa femme, l’ingénieur-paysagiste part en 2003 vivre des expériences en Guadeloupe puis dans un zoo portugais. Surtout, il sait désormais « comment il va revenir dans l’entreprise familiale ». Connecté au monde à travers les « Projets Nature », Pierre confie à son fils la réalisation d’un schéma directeur pour les années à venir. Avec un terrain de jeu exceptionnel : les carrières de falun. « On part d’un champ pour créer des univers foisonnants ou minimalistes, immersifs pour le visiteur, respectueux des espèces. » Des espaces changeants dans lesquels les plantes s’enracinent. Grande volière, cratère des carnivores, vallée des rhinocéros… autant de projets qui portent la marque de François, « dans les pas » de ses prédécesseurs. Avant une autre génération ? « Mes aînés ne veulent pas, mais ma fille de 9 ans clame partout qu’elle veut s’occuper des animaux et être directrice de zoo… », conclut François en souriant.

Son Anjou préféré

Mystère des Faluns (Doué-la-Fontaine)

« Une autre belle œuvre qui a su magnifier le troglodytisme avec une vision très poétique. »

Descente de Loire en canoë

« Depuis Candes-Saint-Martin jusqu'aux Ponts-de-Cé, une sentiment de communion avec ce fleuve généreux et sensible, mais aussi une situation privilégiée d'observateur ! »

Château de Fosse-Sèche (Vaudelnay)

« Le travail mené par mon ami Guillaume et sa famille y est formidable, dans le respect du vivant. »

Biographie