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La datation de l’église de Savennières réévaluée de 500 ans

© Bertrand Béchard
  • Patrimoine

Grâce à la combinaison de plusieurs technologies dernier cri, les archéologues savent désormais que la construction de l’église de Savennières date du Ve siècle. Elle est la plus ancienne église bâtie en Maine-et-Loire.

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1840

L’église de Savennières, classée en 1840, est l’un des premiers édifices français protégés au titre des monuments historiques.

L’église de Savennières, dont l’architecture originale mêle briques et roches locales, interpelle autant les touristes que les chercheurs. En effet, cet édifice fait partie des rares bâtiments millénaires dans le Grand Ouest de la France.

Une question vieille de 200 ans

Dans le cadre d’une fouille archéologique préventive accompagnant sa rénovation, entre 2019 et 2022, l’église a fait l’objet d’une enquête de longue haleine. Celle-ci a permis de dater sa période de construction. Alors que la nef du bâtiment était attribuée au Xe siècle, la nouvelle datation permet de situer sa création… au Ve siècle !

Ce résultat répond à une question vieille de 200 ans, mais replace aussi l’apparition de l’église dans un contexte historique précis, celui de la christianisation de la Gaule et des premières églises.

Comment dater la cuisson des briques ?

Les archéologues du Département et la DRAC des Pays de la Loire ont mis à contribution des spécialistes (historiens, anthropologues, géologues), le laboratoire Archéosciences Grand-Ouest de Rennes 1 et le centre de datation par le radiocarbone de l’université de Lyon.

Plusieurs méthodes en laboratoire ont été utilisées : carbone 14, dendrochronologie (datation par le bois), ainsi que la luminescence optiquement stimulée. Une technologie qui consiste à prélever, puis à analyser dans le noir absolu des grains de quartz contenus dans les mortiers de la nef.

« Cette technologie permet de connaître la dernière exposition à la lumière ou à une forte chaleur de cristaux comme le quartz. Nous l’avons utilisée pour dater la pose du mortier et la cuisson des briques », explique Arnaud Rémy, archéologue à la Conservation départementale du patrimoine et responsable scientifique de cette campagne de fouille archéologique préventive.

Les secrets des monuments historiques se dévoilent

Ces dernières années, d’autres édifices ont bénéficié de datations en laboratoire qui ont permis de les réattribuer au haut Moyen-Âge : la Collégiale Saint-Martin, l’église Saint-Symphorien d’Andard ou encore les églises de Gennes-Val-de-Loire. Plusieurs édifices en France font actuellement l’objet de recherches similaires.

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