Article publié dans le magazine Anjou&vous de mars 2022
C’est l’histoire d’une ado « un peu spéciale », Camille, dont le quotidien est rempli de menaces et d’humiliations, mais dont l’entourage ne comprend peut-être pas les appels à l’aide. Cette histoire est une fiction, une pièce titrée Mouton Noir, écrite en 2016 par Alex Lorette. Mais la réalité n’est jamais loin dans ce texte qui traite des mécanismes banals et terrifiants du harcèlement à l’école. Un thème appelé à faire réagir les 3 600 collégiens qui vont découvrir son adaptation théâtrale aux quatre coins de l’Anjou, du 3 mars au 8 avril.
Portée sur les planches en 2020 par la compagnie Piment Langue d’Oiseau, avec le label "Créations d’Anjou", Mouton Noir a en effet été présentée en 2021 en milieu scolaire, dans le cadre de deux itinéraires éducatifs. Le succès de ces actions a poussé le Département à soutenir à nouveau la pièce cette année : 18 représentations auront lieu au printemps dans 29 collèges, dans leurs murs ou des salles de spectacle à proximité sous la coordination d'Anjou Théâtre.
Une pièce pour libérer la parole
Parce que l’enjeu est fort et touche à quelque chose d’intime et difficile, une médiation sera organisée pour chaque classe en amont et en aval du spectacle par les médiateurs d'Anjou Théâtre. Les comédiens échangent aussi avec le public après leur spectacle, et la thématique est abordée encore une fois par les enseignants, qui peuvent s’appuyer sur un kit pédagogique et l’aide des services du Département. « Je tiens à ces rencontres après les représentations », souligne Marie Gaultier, metteuse en scène de Mouton Noir. « Le but, c’est de libérer la parole sur un sujet hyper sensible. Cette fiction crée de la distance, mais le sujet lui, relève du quotidien. » Envisagée dans un premier temps dans le cadre d’un atelier lycéen, la création du spectacle s’est finalement faite avec quatre jeunes comédiens professionnels qui débutent pour la plupart leur carrière. « La particularité c’est qu’ils jouent tous les rôles, parce que le harcèlement n'a pas de visage : l’idée est de montrer que tout le monde peut être victime et harceleur », rappelle marie Gaultier.
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